C’est chouette le rugby!

« C’est chouette le rugby ! »
Voilà ce que m’a dit mon fils à la fin de la finale du Top14.
Alors que le Camp-Nou dégueulait ses 99124 spectateurs, il me prit la main. Il a 13 ans. Vous comprendrez que ça fait belle lurette qu’il ne me donne plus la main quand je l’amène au collège ou sur un terrain de rugby !
C’est pour ça que je voulais remercier Paul Goze, le président de la ligue nationale de rugby, d’avoir organisé la finale en Catalogne. Bien sur certains pré-quinqua le remercièrent en s’arrêtant en pèlerinage à La Jonquère. Dans la capitale des amours tarifées, ils se seront remémorés cette finale du championnat de France au Parc des Princes. A la fin du match leur entraîneur avait glissé un billet de cent francs dans leur poche. Le précieux sésame, issu de la caisse noire des cadets, leur avait permis de se faire éponger le baigneur par quelques « Lulu La Nantaise » du bois de Boulogne. C’était le temps où on laissait son pucelage à Paris et on ramenait sa première cuite en province.
Mais je m’égare !
Merci donc Mr Paul d’avoir contribué à la venue de toutes les peuplades de l’ovalie française dans la capitale catalane. Car ils étaient tous là. De Tolosa à Burdigala. Des Arvernes, des discrets Lutéciens. Mêmes les toulonnais, avec leur cagolerie bonhomme, avaient un côté attendrissants.
Comme nous remontions l’avenue des Corts, mon fils m’expliqua en quoi le repositionnement d’Imhoff en demi de mêlée fut judicieux ou comment le carton jaune de Chiocci pénalisa Toulon. Il me décrivit le fameux pas de l’oie de Rokocoko me signalant au passage que ce dernier avait bonifié son seul ballon du match.
Alors qu’il me disait qui était le monsieur à la casquette qui hurlait dans un micro à côté du DJ Bob Sinclar lors du spectacle de clôture, je m’arrêtais acheter une cervoise fraiche. J’avais soif.
« Tu veux gouter ? » lui demandais-je.
« Pourquoi pas. »
Sa première gorgée de bière comme l’a écrit Philippe Delerm.
« Tu aimes ? »
« Ca va, me répondit-il, c’est un peu amer mais ça va. »
Alors nous nous enfonçâmes dans la ville. Mon fils me reprit la main…
C’est chouette le rugby.
RS.