Fédérale 1 élite. Albi: après la chute.

Après avoir voulu conjuguer le verbe remonter, le Sporting Club Albigeois va devoir en étudier deux nouveaux : descendre et se relever. Car en perdant ses deux demi-finales contre Rouen, Albi a subi une double peine. D’abord il a vu son rêve de remontée immédiate en Prod2 s’envoler et ensuite il va subir un véritable retour en arrière.
Ne nous y trompons pas. La mort de la poule de fédérale 1 élite au profit de quatre poules de 12 clubs de fédérale 1 sonne comme une descente dans le pseudo monde amateur. N’oublions pas que l’actuel président de la fédération a été élu grâce aux voix de ces dits clubs amateurs, en partant en guerre contre le sale monde du rugby professionnel qui gardait tous ses sous pour lui. Et les portes flingues de Bernie le dingue ont finement joué. D’abord en autorisant des clubs à jouer dans cette poule élite dont tout le monde du rugby savait que leur santé financière était plus que précaire voire douteuse ; et derrière il a été facile de tirer à boulet rouge sur les dits sus nommés pour mieux enterrer une division qui aurait pu et dû (et qui devra un jour…) être une véritable Prod3.
La poule élite est morte, vive le Jean-Prat avec ses matchs « gigot-haricots » où les clubs dits tête de série vont aller se la faire casser tous les dimanches à 15 heures avec une bienveillance arbitrale aux ordres de qui vous savez. Et des matches à domicile où les fameux clubs 100% amateurs (…) enverront les minimes premières années se faire soigner le goal-average par les méchants qui veulent monter en Prod2. Aller remplir mener une campagne d’abonnements et remplir un stade avec ça.
Voilà ce qui désormais attend le SCA. Mais le club tarnais ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Quand on regarde la saison des albigeois, on s’aperçoit qu’ils ont perdu leurs deux matches contre Aix le champion et qu’ils ont moins de points terrains contre Bourg en Bresse (8 à 1) et Rouen (5 à 4) les deux finalistes. Cruelle est la froide réalité des chiffres qui montre qu’Albi est à sa place. Mais malgré ça, le club aurait pu finir deuxième du championnat et s’assurer une demi-finale contre Tarbes, le concurrent le moins dangereux, et rêver d’un sacre à domicile un 27 mai au soir. Las, la défaite en championnat contre Rouen a filé un sacré coup de bambou aux hommes d’Arnaud Méla. Au point qu’ils n’ont pas su jouer l’extra-ball qui leur était offerte contre Strasbourg en suivant. Car cette défaite en Alsace ressemble au match mal ou non préparé alors qu’il revêtait une importance capitale pour l’avenir du club.
La suite on la connait. Une courte défaite 19/16 en Normandie laissa entrevoir le fol espoir d’une qualification en finale. Malheureusement le raté du retour a fait déchanter pas mal de monde. Surtout quand on voit la pâle prestation offerte au public. L’indigence de l’attaque tarnaise pose question. C’est à se demander si les bons hommes jouent aux bons postes ? Mais il est trop tard pour refaire le match.
Désormais le SCA doit réfléchir à son devenir. Comment aborder ce nouveau championnat ? Avec quels hommes puisque selon les dire du manager albigeois il devrait y avoir 3 ou 4 départs. Associés à la baisse de budget d’environ 300000 euros annoncée par le président Roumégoux la semaine passée, les cartes risquent d’être sacrément redistribuées. Peut-être qu’au lieu de se regarder le nombril il devrait s’inspirer de ses proches voisins que sont Colomiers et Montauban qui ont connu le fameux Jean Prat. Notamment les Tarn et Garonnais qui, avant de tutoyer les sommets de la Prod2, ont passé quatre ans dans le bourbier fédéral. Ils ont su en faire le terreau de leur réussite grâce à un entraîneur charismatique et une jeunesse flamboyante. Une piste à suivre parmi tant d’autres ? Peut-être ? Car aujourd’hui le SCA est à la croisée des chemins. A l’heure où le rugby professionnel s’aperçoit qu’il y a une vie au nord de la Loire, le club d’Albi doit rapidement faire son introspection sous peine, comme d’autres illustres bastions du rugby, de regarder les matches du vendredi à la télé, et pour longtemps…
RS.