Prod2-ALBI. DE PROFUNDIS!

De profundis. Non pas morpionibus comme chante mon ami Jeff, mais « De profundis clamari ad te Domine »* comme on chante lors des enterrements. Ce psaume trouverait toute sa place après la parodie de spectacle sportif qui a été donnée ce dernier vendredi du mois de mars 2017 au Stadium d’Albi. Un enterrement de première classe pour l’équipe professionnelle de rugby qui a sombré corps et biens. Il est bien quelques ravis de la crèche pour penser que le coup est encore jouable lors des quatre derniers matches. Mais quand une équipe a perdu cinq fois et concédé deux matches nuls en treize rencontres à domicile, il faut être un doux rêveur pour croire au miracle.
Et la double peine pour Albi c’est qu’il faut compter aussi sur les autres pour espérer s’en sortir ! Et là…
Car Dax et Narbonne ne lâcheront pas un de leurs deux derniers matches à domicile. Notamment dès ce week-end où les landais vont recevoir des carcassonnais démobilisés après leur défaite à domicile contre Agen qui les prive du sprint pour la qualification. Quant aux narbonnais, ils ne feront qu’une bouchée des perpignanais incapables d’un résultat positif à l’extérieur (Albi et Dax en savent quelque chose !).
On le voit, c’est mal embarqué pour les albigeois. Cette saison sonnera même le glas de la présence du club tarnais dans l’élite du rugby français après quinze ans de présence.
Crise d’adolescence ou  mort annoncée du rugby à Albi ? C’est la question que tout le monde se pose. Car à y regarder de près, le SCA n’a jamais su, ou voulu, se structurer pour pérenniser sa présence au plus haut niveau. Il s’est toujours caché derrière l’équipe professionnelle, façade d’une maison inhabitable, pyramide à l’envers sans fondations qui, aujourd’hui, s’écroule sur elle-même pendant que les petits barons continuent de se quereller en son sein. En effet que dire du spectacle proposé vendredi dernier. Je ne parle pas de celui des joueurs qui ont essayé tant bien que mal de gagner ce match de la dernière chance. Je parle de celui des tribunes. On se serait cru lors d’un match de football, c’est dire… Et encore, cela sentait l’amateurisme à plein nez, faisant sourire les observateurs extérieurs. C’est à croire que ces fameux barons veulent déjà se partager le cercueil.
C’est surtout l’après auquel il va falloir songer. Il serait fou de ne pas croire que les membres du conseil d’administration, en bon « capitaines d’industrie », n’ont pas travaillé sur un budget pour l’étage inférieur. Et avec quelles ambitions ? D’autres clubs sont descendus et ont su remonter immédiatement en se structurant. On pense à Aurillac il y a dix ans ou Colomiers plus récemment. Ce club est sans doute l’exemple à suivre pour Albi. Il a su reconnaitre ses erreurs et se structurer pour, désormais, jouer le haut du tableau en Prod2. Aujourd’hui on loue sa formation, sa présidence. Au SCA de s’en inspirer, avec des atouts supplémentaires par rapport à son voisin de la banlieue toulousaine. Albi a la chance de ne pas vivre à l’ombre d’un voisin encombrant du Top14 et de bénéficier d’un très bon bassin de population. Bassin où les distractions sont moindres que dans la capitale régionale et où la culture rugbystique est bien ancrée. Au club de se faire aimer…
Mais comment se faire aimer quand on ne s’aime pas soi-même ?
RS.
*Des profondeurs je crie vers toi seigneur.